L’ESCOMAD a officiellement lancé ses activités à Dolisie

Le 20 octobre 2020, les membres de la dynamique Espace de Concertation Multi-Acteurs pour le Développement (ESCOMAD) ont organisé leur première assemblée générale tournante, dans la ville de Dolisie, au siège de l’Association pour l’Assistance et le Développement des Jeunes Filles Mères (AADJFM).

Le lendemain, il s’est tenue une réunion d’information, d’échanges et de concertation avec les pouvoirs publics locaux sur les problèmes des artisans afin de mettre en place un cadre concertation multi-acteurs, visant à renforcer l’ESCOMAD, et à faciliter la mise en œuvre de son plan d’actions financé par le Programme concerté pluri acteurs (PCPA) Congo.

Photo de famille des participants à l’ Assemblée générale des membres de l’ESCOMAD à Dolisie (c) photo ; ESCOMAD / octobre 2020

Ensuite, une réunion de sensibilisation, d’échange et de concertation des associations et Organisations Professionnelles d’Artisans (OPA) sur « la faible participation de l’artisanat au Produit intérieur brut (PIB)[1] et le faible niveau de structuration des artisans en organisation professionnelle » a été organisée. En dehors des membres de la dynamique, 6 organisations y ont participé, dont 2 sont membres du programme. Ces dernières sont : l’Association des couturiers de Dolisie (ACD) et le Groupement des Artisans du bâtiment (GAB). Les OSC non membres du PCPA sont l’Association Ba mama balambi Kwanga (ABBK), l’Association des jeunes menuisiers (AJM), de la Chambre de Commerce d’Industrie d’Agriculture et des Métiers (CCIAM) de Dolisie et la Coopérative des Artisans pour le Développement de l’Artisanat (CADA).

Enfin, le diagnostic institutionnel de ces organisations a été élaboré, en se fondant sur la fiche ERO (évaluation rapide des organisations), outil élaboré par le PCPA Congo, permettant d’évaluer le niveau de structuration d’une organisation, ainsi que de déceler les faiblesses de celle-ci. Les informations recueillies seront utilisées, pour établir un plan de renforcement de capacités en vue de faire progresser ces organisations de la société civile en matière de structuration. À Pointe-Noire où le plan d’actions avait été lancé un peu plus tôt, les mêmes activités ont été réalisées.

A propos de la structure

L’Espace de Concertation Multi-Acteurs pour le Développement (ESCOMAD) est une des dynamiques locales sélectionnées et soutenue par le PCPA dans le cadre de sa phase d’envol. Le PCPA Congo soutient 15 dynamiques collectives dont 10 locales et 5 nationales. Son sujet de travail est la concertation multi acteurs pour accroitre la contribution de l’artisanat à la création d’emplois, à la diversification de l’économie locale et à la réduction de la pauvreté à Dolisie et à Pointe-Noire. Elle est constituée de 2 institutions publiques (les Directions Départementales de l’Artisanat et celles de la Jeunesse, de Pointe-Noire et de Dolisie) et de 4 organisations de la société civile dont 3 sont membres du PCPA : l’AADJFM, l’Association Congo Mod (ACM) l’Association Actions Jeunesse Emploi et Formation (AJEF) et l’Association des jeunes pour l’innovation au développement (AJID).


[1]   Le produit intérieur brut (PIB) est l’indicateur économique qui permet de quantifier la valeur totale de la « production de richesse » annuelle effectuée par les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques) résidant à l’intérieur d’un territoire.

Le combat d’AJID aux côtés des jeunes artisans pour la protection de leurs droits

Avec le cofinancement de l’Union européenne (UE)  et l’Agence française de Développement (AFD), l’Association des Jeunes pour l’Innovation au Développement (AJID) a mené dans le cadre du projet Agir ensemble pour la défense des droits des minorités et groupes vulnérables, un microprojet qui a permis d’accompagner des jeunes artisans (détenteurs de droits) âgés de 18 à 30 ans dans les villes de Dolisie et Pointe Noire.

Les activités relatives à ce projet constituent en réalité une continuité, dans la mesure où les artisans accompagnés avaient auparavant bénéficié d’une formation d’insertion professionnelle à travers le fonds d’appui aux projets du PCPA Congo. Elles ont été menées en consortium avec son partenaire de longue date, l’Association pour l’Assistance et le Développement des Jeunes Filles Mères (AADJFM) de Dolisie.

Pendant la durée du projet, il s’est agi d’animer des sessions de formation et d’information visant l’éveil de la conscience et l’autonomisation des jeunes artisans appelés à connaître leurs droits pour en faire bon usage. Parmi ces droits on cite entre autres, le droit à un travail décent, le droit à la sécurité sociale, le droit à la formation, le droit à une fiscalité transparente et juste.

Pour faciliter la lecture à ces jeunes artisans déscolarisés pour la plupart, un recueil des extraits des textes nationaux et internationaux sur les droits économiques, sociaux et culturels (DESC) a été produit et distribué. Pour sa conception, les porteurs de projet se sont appuyés sur des instruments officiels tels que la Constitution congolaise de 2015, la loi 07-2010 du 22 juin 2010 portant organisation de l’artisanat, la loi 09-2000 portant protection de la jeunesse, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la convention africaine des droits de l’Homme et des peuples, le code de sécurité sociale, le code général des impôts, la loi des finances 2019.

Dans le but de vulgariser ces notions, des descentes de sensibilisation ont été réalisées dans les ateliers des artisans à Mpaka (Pointe Noire) et dans les deux arrondissements de Dolisie.

Après avoir menées des actions de plaidoyer à l’endroit des autorités politico administratives, judiciaires et traditionnelles (débiteurs d’obligations), le consortium a pu recueillir 33 engagements sur l’application de ces textes.

Nous (LPC) avons contacté le coordonnateur du projet M Roger Matoko (RM) recueillir ses impressions après clôture du projet

 LPC : Quelles sont les réussites de ce projet ou selon vous, qu’est- ce qui a le plus marché ?

RM : La mobilisation et l’implication des bénéficiaires et des parties prenantes surtout les pouvoirs publics dès le départ, l’appropriation du projet par les bénéficiaires enfin la concertation et le dialogue entre artisans et pouvoirs publics à travers les espaces de concertation mis en place.

LPC : Quels sont les pouvoirs publics qui vous ont accompagné dans le cadre de ce projet et quels ont été leurs apports ?

À Dolisie et à Pointe Noire, nous avons été accompagné par les directions départementales de la jeunesse, celles des Droits humains ; l’agence nationale de l’artisanat, la mairie et la chambre de commerce. Leurs apports ont consisté au portage institutionnel, à la mobilisation des artisans et des autorités politico administratives, et judiciaires et traditionnelles. Grâce à eux, le projet a bénéficié de l’émergence d’un environnement institutionnel favorable au respect et à la protection des droits des artisans.

LPC :  Pouvez-vous nous dire combien de comité DESC ont été créé, et à quoi servent-ils ?

RM : Nous avons mis en place 2 comités DESC, l’un à Dolisie et l’autre à Pointe Noire. La création des comités DESC est une volonté d’action et de mobilisation locale. Le comité DESC est un outil de plaidoyer et un mécanisme de revendication et d’exigibilité des droits des artisans. Il sert donc à mobiliser facilement et plus rapidement de manière régulière et directe les doléances qu’expriment les artisans.

LPC : Quelles sont les activités qui continuent après clôture du projet ?

RM : Bien que le projet ait été clôturé, il y a quelques actions qui continuent d’être réalisées, à l’instar de l’accompagnement des comités DESC et des autres artisans dans leurs démarches administratives, l’identification des besoins en formation des capacités des artisans, le dialogue permanent avec les pouvoirs publics et les artisans, la sensibilisation des artisans sur les mesures barrières

LPC : Si vous deviez améliorer quelque chose à votre projet laquelle serait-ce ? 

RM : Nous voulons accroitre le niveau de contribution de l’artisanat dans la réalisation du PIB (création d’emploi, transformation de l’économie locale, réduction de la pauvreté…), l’amélioration des conditions de vie des artisans et l’amélioration de la concertation et du dialogue entre les parties du secteur de l’artisanat prenantes dans les communes de Dolisie et de Pointe-Noire.