La CTHA lance l’initiative « sauvons le quartier »

Alors que l’ensemble de la population était confiné, dans plusieurs foyers à faibles revenus, les femmes elles, devaient sortir les jours de marchés pour se procurer de quoi nourrir leur famille. La rareté des denrées alimentaires sur le marché, et la non circulation des transports interurbains, avaient occasionnés une flambée des prix des marchandises. Cette situation a plongé les ménages dans le désarroi, face à la disette et aux maladies liées à une carence nutritionnelle.

Ces moments difficiles ont poussé la Congolaise Terre des Hommes Association (CTHA) à réfléchir sur une alternative pouvant permettre aux ménages d’avoir, tant soit peu des réserves alimentaires sans pour autant quitter le domicile familial.

Après plusieurs démarches entreprises auprès des responsables du quartier 101 (Centre Sportif) de l’Arrondissement 1 Makélékélé de Brazzaville, c’est ce 04 septembre 2020, que la CTHA a lancé officiellement les activités du projet « Sauvons le quartier ». 

Vue de quelques pépinières destinées aux bénéficiaires

Ayant un double objectif, il consiste en la promotion de la résilience alimentaire à travers la vulgarisation du maraîchage, de la ferme et de la pisciculture à domicile, mais aussi celles des mesures barrières à travers la sensibilisation des populations dans le quartier. Pour démarrer leurs activités, des semences maraîchères, des animaux géniteurs, ou des alevins seront distribués, selon le choix d’activité des bénéficiaires.

Toutes ces activités seront appuyées par un suivi technique sur le terrain en associant des formations à domicile.

Pour cette phase pilote, 350 bénéficiaires ont été recensés dans les trois zones que compte le quartier 101. La condition d’éligibilité était de disposer d’espace dans son lieu de résidence, soit un minimum de 10m2 pour le potager, 6m2 pour l’élevage et 2m2 pour la pisciculture.

Le projet initié est lancé avec les fonds propres issus des cotisations de ses membres, de ce fait, la CTHA lance un appel aux contributeurs afin de le mener à bien, avec pour vision à long terme d’étendre sa réalisation dans les différentes parties du pays où elle est implantée, notamment dans les autres quartiers de Brazzaville, à Dolisie, Makoua, Pointe-Noire, Ouesso et Oyo.

Sensibilisation Covid-19 : l’association ENCRED plus près des populations de Madibou

Une vendeuse en train de porter correctement son masque après avoir été sensibilisée au marché de Madibou

Si l’heure n’est plus à empêcher l’arrivée de la Covid-19 en République du Congo, la priorité est désormais de limiter sa propagation, en respectant les mesures barrières.

C’est dans cette optique que les membres de l’association Enfance créatrice de développement (ENCRED) ont organisé une campagne de sensibilisation sur les mesures barrières à la Covid-19 ainsi que la distribution des masques locaux dans le marché communautaire de Madibou, en partenariat avec la Coordination nationale des organisations de la société civile pour l’accompagnement de la riposte au Covid-19 (Cnar-covid-19).

La coordination a choisi les marchés de proximité, qui connaissent une forte affluence. De plus, les marchés de proximité sont peu  visités par les pouvoirs publics, et donc ses usagers sont susceptibles d’abandonner ou d’ignorer le respect des mesures barrières.

Une mention spéciale a été accordée à la sensibilisation sur le port correct du masque, ainsi que son nettoyage avant toute réutilisation. Les personnes portant un masque à usage unique ont également été sensibilisées, afin qu’elles ne les utilisent pas au-delà de la limite de temps conseillé, ni ne les réutilisent. Le message a été bien accueilli par la population, qui a surtout apprécié l’expression en langues locales.

Covid-19 : Déclaration des OSC du Congo sur la liberté de circulation des populations

Nos organisations sont toutes membres du Programme Concerté Pluri-Acteurs du Congo (PCPA– Congo) qui regroupe 143 organisations de la société civile congolaise et française en vue de lutter contre la pauvreté et les inégalités au Congo. Elles suivent avec une attention soutenue les mesures sécuritaires de riposte au COVID-19 que le Président de la République a éditées depuis le début de cette pandémie au Congo. (Cf. déclaration du Président de la République du 28 mars 2020).

Parmi les autres dispositions prises par le gouvernement, figure l’obtention d’un laissez- passer pour circuler pendant le confinement. La situation est très préoccupante. En effet, le fait d’avoir des laissez-passer ne garantit même plus la liberté de circuler (Cf. les actions de la Police dans la matinée du 23/04/2020 à Brazzaville en contradiction avec les directives du ministère de l’Intérieur : des particuliers à qui on a ravi leur laissez-passer, des commerces alimentaires qu’on a contraint à la fermeture). Nos organisations constatent avec regrets qu’en plus il n’est pas aisé d’obtenir ce laissez-passer et que son obtention n’est pas toujours gratuite. Cela dépend des administrateurs et des localités.

Quelques constats relatés :

Le quotidien « Les Dépêches de Brazzaville » du 2 avril 2020, rapporte : « Les services de la direction générale de la Police ont commencé à distribuer un laissez-passer aux usagers qui en ont droit mais sur certains points de contrôle les agents divergent sur la validité de ce macaron signé des autorités habilitées. »

Dans de nombreuses localités du pays, l’obtention du laissez-passer nécessite le paiement d’une certaine somme. Cependant, à Moungali à Brazzaville, le laissez-passer est délivré gratuitement et il est valable pour toute la période du confinement. Par contre, les habitants de Madibou (Brazzaville) n’ont accès qu’à un laissez-passer d’une durée de 48h à partir de la date d’obtention. A Pointe Noire, en dehors des jours d’ouverture de marché (lundi, mercredi et vendredi), les laissez-passer sont exigés sur les points de contrôle aux véhicules et aux motocyclistes les autres jours. Mais les populations des axes Tchimbamba, Mayinga, Ngoyo, et autres sont l’objet des tracasseries de la part des forces de l’ordre qui demandent des laissez-passer tous les jours en franchissant le pont d’Agricongo. Ce laissez-passer, d’une validité de 24h, n’est pas gratuit car son coût varie de 50frs à 200frs CFA dans les sites de délivrance et dans les points de passage.

« Réunis en plénière le 27 avril à Brazzaville, les membres de la chambre haute se sont indignés du fait que leurs autorisations de circulation dûment signées par le président du Sénat, ont été saisies et parfois même déchirées par des agents de police. » (extrait de l’article du 28 avril tiré du site web des dépêches de Brazzaville, http://www.adiac-congo.com/content/confinement-la-police-dechire-les-autorisations-de-circulation-des-senateurs-115643)

Recommandations/ Sollicitations

 Au gouvernement 

Nous sollicitons du gouvernement qu’il veille à la bonne observation des dispositions prises, et à leur application sur l’ensemble du territoire.

– Qu’il clarifie les modalités de délivrance du laissez-passer aux populations ;

– Qu’il garantisse un égal accès aux laissez-passer, c’est à dire :

  • Gratuité dans l’obtention des laissez-passer sur toute l’étendue de la République du Congo.
  • Durée de validité du laissez-passer uniformisée sur toute l’étendue du territoire.

Aux populations 

Nous encourageons toutes les personnes lésées dans l’obtention des laissez-passer de se rapprocher des OSC de défense des droits humains ou de défense des droits des consommateurs de leur localité en vue d’une médiation auprès des autorités compétentes.

Fait à Brazzaville, le 30 avril 2020

Signataires :

Cette note a été rédigée par les organisations de la société civile suivantes :

– A Brazzaville : CARITAS Congo et l’Observatoire congolais des droits des

consommateurs (O2CD).

– A Djambala : Association pour l’intégration au développement durable (AIDD).

– Pointe Noire : Association de défense des droits des consommateurs du Congo

(ADDCC) et le Cercle d’action pour la promotion du bien-être social (CABS).

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Covid-19 : Actions des membres français présents au Congo

  • L’association Actions de Solidarité Internationale (ASI) procède à la distribution de kits alimentaires auprès de leurs bénéficiaires (jeunes filles-mères et enfants), son unité mobile de santé (UMS) continue les consultations à domicile et ses centres d’hébergement d’urgence accueillent actuellement des filles mineures sans domicile fixe. L’OSC a mis en place un atelier de confection de masque par ses bénéficiaires.
  • Apprentis d’Auteuil a mis en place un projet d’urgence Covid -19 en passant par le REIPER et ses structures membres (en particulier les centres d’hébergement des enfants en situation de rue).
  • La plateforme France Volontaires a réfléchi à l’adaptation de ses actions au contexte de la Covid-19, ainsi que sur la préparation de la post-crise du Covid-19 en partant de la question « comment le volontariat et FV peuvent-ils apporter des réponses nouvelles ? »
  • L’ONG Initiative Développement (ID) a mis à disposition des autorités locales son véhicule pour faire une tournée de sensibilisation aux gestes barrières à la Covid-19 dans les villages de la sous-préfecture de Zanaga dans le département de la Lékoumou. A Brazzaville, l’OSC a acheté des masques aux jeunes filles soutenues par ASI. Ces masques ont été distribués au personnel d’ID et à leurs familles.
  • Yidika Village international a organisé une collecte pour permettre la distribution de kits alimentaires et d’hygiène à une dizaine de familles vulnérables à Dolisie.

Covid-19 : Actions des membres dans le département de Brazzaville

  • L’association Actions des éducatrices pour le développement (AED) a fait de la sensibilisation pendant le confinement, au niveau de son siège situé au Plateau des 15 ans sur l’avenue principale, les jours de marché (2 fois par semaine) avec les mégaphones et les prospectus donnés par l’UNICEF et ont pu distribuer des masques à des enfants les plus vulnérables à Brazzaville comme l’ont fait leurs animatrices dans le Pool.
  • L’Association Handicap Afrique (AHA) fait du soutien psychologique auprès des personnes en situation de détresse sociale ; elle reste en attente d’une suite du ministère des Affaires sociales qui les avait recensés comme organisation de support dans le cadre de la prise en charge des personnes traumatisées des suites de la Covid-19.
  • L’observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) a mené plusieurs actions de plaidoyer dont deux ont trouvé gain de cause auprès des pouvoirs publics. Il s’agit de :
      • la stabilisation des prix des denrées alimentaires et des produits sanitaires liés à la prévention contre le Covid-19 (masques, gels hydro- alcooliques). Voir la synthèse de la consultation des membres, je pense qu’on a été plus détaillé.
      • La suspension des échéances de paiement des consommateurs (personnes physiques et morales) ayant contractés des crédits.
  • La Concertation Nationale des organisations Paysannes (CNOP) Congo a sensibilisé les agriculteurs sur les mesures barrière et a fait un travail de veille sur la bonne application des textes mis en place par le gouvernement afin de favoriser la production des denrées alimentaires locales. Elle a réceptionné les états de besoins des producteurs pendant le confinement et les a transmis au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Grâce à sa veille, les coopératives productrices ont pu utiliser des copies de leurs agréments en guise de laisser passer pour se déplacer en véhicule pour transporter facilement leurs produits pendant le confinement.
  • Le Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants en Rupture (REIPER) mène des activités de sensibilisation sur les mesures barrières dans 8 centres d’accueil à Brazzaville et 6 à Pointe-Noire ainsi que des activités de prévention, de référencement et de prise en charge des enfants vulnérables contre les risques sociaux liés au Covid-19, en partenariat avec la Direction Départementale des Affaires Sociales et l’UNICEF.
  • La Congolaise Terre des Hommes Association (CTHA) mène une activité de promotion du jardin de case (potager) pour l’indépendance alimentaire auprès des bénéficiaires du projet Lisungui afin de faire face à la crise alimentaire à la sortie du confinement.
  • En plus de la sensibilisation aux mesures barrières, l’Association Enfance Créatrice de Développement (ENCRED) fabrique des masques et les distribue à ses bénéficiaires aux membres de leurs familles respectives. Elle procède également au soutien d’une centaine d’enfants vulnérables parrainés ainsi que de leurs familles à travers des dotations en vivres et matériels d’hygiène.
  • L’association des Petites Sœurs Dominicaines en République du Congo (APSDC) a mené des activités de sensibilisation aux mesures barrières au sein de ses centres de santé, et a aidé les parents des enfants autistes à mieux prendre en charge leurs enfants pendant le confinement.
  • L’association Médecins d’Afrique (MDA) a organisé des formations pour le personnel de ses centres de santé à Kombé, Mikalou et Moungali.

L’ALPN et ses alliés plaident pour des textes en faveur des personnes vivant avec handicap

Dans le cadre du projet « Agir ensemble pour la défense des droits des minorités et des groupes vulnérables », le consortium ALPN[1], APHM[2], ADDCC[3], AHCORES[4] et ANADVC[5] mène des activités de plaidoyer depuis plusieurs mois pour améliorer les conditions de vie des personnes vivant avec handicap (PVH) au Congo.

Au cours de leurs travaux, Ils ont identifié un problème qui aggrave la situation de vulnérabilité des PVH : la difficulté d’accès aux aides spéciales et autres avantages garantis par la loi n°009/92 du 22/04/1992 portant statut, protection et promotion des Personnes Handicapées en République du Congo.

Parmi les difficultés et souffrances encourues par les PVH on compte entre autres, l’accès irrégulier et onéreux aux cartes d’invalidité, le manque d’accès aux soins de santé, aux transports publics, à l’école, aux commerces, aux abattements, aux exonérations, aux pensions, aux subventions de l’État. Cela les empêche d’avoir une vie de famille digne.

En effet, protéger les PVH contre la précarité et la discrimination a toujours été une préoccupation pour ces OSC. Pour ce faire, ces associations ont par ailleurs animé en mars 2020 à Brazzaville, une conférence de presse dont la vision était de plaider envers les pouvoirs publics, pour la prise d’un décret par le gouvernement qui, faciliterait l’application effective de ladite loi.

Depuis son adoption à l’Assemblée Nationale, elle n’a jamais eu un texte d’application, au grand désarroi de ces vulnérables ; Pourtant, il est écrit noir sur blanc en son article 13 que « Des décrets fixeront les modalités d’application de la présente loi. »  Pour Donatien Ibassa, porte-parole de ce plaidoyer, après 28 années écoulées, il est plus que temps d’impulser une prise de textes pour soulager tant soit peu ces personnes vulnérables, car la solution passe avant tout par cette protection juridique.


[1] ALPN : Association de lutte contre la pauvreté et pour la protection de la nature
[2] APHM : Association des Personnes Handicapées de Makoua
[3] ADDCC : Association de défense des droits des consommateurs du Congo
[4] Association des Handicapés du Congo pour la Réflexion Economique et Sociale
[5] Association Nationale  des Aveugles et déficients Visuels du Congo