Le combat d’AJID aux côtés des jeunes artisans pour la protection de leurs droits

Avec le cofinancement de l’Union européenne (UE)  et l’Agence française de Développement (AFD), l’Association des Jeunes pour l’Innovation au Développement (AJID) a mené dans le cadre du projet Agir ensemble pour la défense des droits des minorités et groupes vulnérables, un microprojet qui a permis d’accompagner des jeunes artisans (détenteurs de droits) âgés de 18 à 30 ans dans les villes de Dolisie et Pointe Noire.

Les activités relatives à ce projet constituent en réalité une continuité, dans la mesure où les artisans accompagnés avaient auparavant bénéficié d’une formation d’insertion professionnelle à travers le fonds d’appui aux projets du PCPA Congo. Elles ont été menées en consortium avec son partenaire de longue date, l’Association pour l’Assistance et le Développement des Jeunes Filles Mères (AADJFM) de Dolisie.

Pendant la durée du projet, il s’est agi d’animer des sessions de formation et d’information visant l’éveil de la conscience et l’autonomisation des jeunes artisans appelés à connaître leurs droits pour en faire bon usage. Parmi ces droits on cite entre autres, le droit à un travail décent, le droit à la sécurité sociale, le droit à la formation, le droit à une fiscalité transparente et juste.

Pour faciliter la lecture à ces jeunes artisans déscolarisés pour la plupart, un recueil des extraits des textes nationaux et internationaux sur les droits économiques, sociaux et culturels (DESC) a été produit et distribué. Pour sa conception, les porteurs de projet se sont appuyés sur des instruments officiels tels que la Constitution congolaise de 2015, la loi 07-2010 du 22 juin 2010 portant organisation de l’artisanat, la loi 09-2000 portant protection de la jeunesse, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la convention africaine des droits de l’Homme et des peuples, le code de sécurité sociale, le code général des impôts, la loi des finances 2019.

Dans le but de vulgariser ces notions, des descentes de sensibilisation ont été réalisées dans les ateliers des artisans à Mpaka (Pointe Noire) et dans les deux arrondissements de Dolisie.

Après avoir menées des actions de plaidoyer à l’endroit des autorités politico administratives, judiciaires et traditionnelles (débiteurs d’obligations), le consortium a pu recueillir 33 engagements sur l’application de ces textes.

Nous (LPC) avons contacté le coordonnateur du projet M Roger Matoko (RM) recueillir ses impressions après clôture du projet

 LPC : Quelles sont les réussites de ce projet ou selon vous, qu’est- ce qui a le plus marché ?

RM : La mobilisation et l’implication des bénéficiaires et des parties prenantes surtout les pouvoirs publics dès le départ, l’appropriation du projet par les bénéficiaires enfin la concertation et le dialogue entre artisans et pouvoirs publics à travers les espaces de concertation mis en place.

LPC : Quels sont les pouvoirs publics qui vous ont accompagné dans le cadre de ce projet et quels ont été leurs apports ?

À Dolisie et à Pointe Noire, nous avons été accompagné par les directions départementales de la jeunesse, celles des Droits humains ; l’agence nationale de l’artisanat, la mairie et la chambre de commerce. Leurs apports ont consisté au portage institutionnel, à la mobilisation des artisans et des autorités politico administratives, et judiciaires et traditionnelles. Grâce à eux, le projet a bénéficié de l’émergence d’un environnement institutionnel favorable au respect et à la protection des droits des artisans.

LPC :  Pouvez-vous nous dire combien de comité DESC ont été créé, et à quoi servent-ils ?

RM : Nous avons mis en place 2 comités DESC, l’un à Dolisie et l’autre à Pointe Noire. La création des comités DESC est une volonté d’action et de mobilisation locale. Le comité DESC est un outil de plaidoyer et un mécanisme de revendication et d’exigibilité des droits des artisans. Il sert donc à mobiliser facilement et plus rapidement de manière régulière et directe les doléances qu’expriment les artisans.

LPC : Quelles sont les activités qui continuent après clôture du projet ?

RM : Bien que le projet ait été clôturé, il y a quelques actions qui continuent d’être réalisées, à l’instar de l’accompagnement des comités DESC et des autres artisans dans leurs démarches administratives, l’identification des besoins en formation des capacités des artisans, le dialogue permanent avec les pouvoirs publics et les artisans, la sensibilisation des artisans sur les mesures barrières

LPC : Si vous deviez améliorer quelque chose à votre projet laquelle serait-ce ? 

RM : Nous voulons accroitre le niveau de contribution de l’artisanat dans la réalisation du PIB (création d’emploi, transformation de l’économie locale, réduction de la pauvreté…), l’amélioration des conditions de vie des artisans et l’amélioration de la concertation et du dialogue entre les parties du secteur de l’artisanat prenantes dans les communes de Dolisie et de Pointe-Noire.

Covid-19 : Actions des membres dans le département de la Sangha

  • L’Association pour la promotion des écosystèmes tropicaux et pour la protection de l’environnement (APETDS) a fait de la sensibilisation aux mesures barrières auprès des populations autochtones de Pokola.
  • L’Association professionnelle pour la valorisation des produits forestiers non ligneux (APVPS) a fait de la sensibilisation aux mesures barrières auprès de ses membres et des planteurs de cacao à Ouesso.
  • Le Conseil départemental de la Sangha a fait des dons de vivres et produits d’hygiène au Comité départemental de riposte ; ce dernier s’est chargé de les redistribuer aux personnes vulnérables.

Covid-19 : Actions des membres dans le département du Niari

  • Les membres de l’Espace des Jeunes pour l’Innovation et le Développement (EJID) ont mené des activités de sensibilisation à la Covid-19 dans les quartiers de Tahiti, Passi Ngolo et Dimébéko avec les populations autochtones qui résident à Dolisie.
  • Le Réseau des Soins Préventif et de Proximité (RSPP) a été officiellement impliqué dans la Commission « communication » de la commission locale de riposte à la Covid-19 du district de Mayoko. Il a ainsi pu mener une sensibilisation sur les mesures barrières

Covid-19 : Actions des membres dans le département des Plateaux

  • Plusieurs OSC, toutes membres du PCPA – Congo ont tenu des échanges réguliers dans le cadre du Réseau des Association de Djambala (RAD), afin de mener un plaidoyer pour la prise en compte des OSC dans le plan local de riposte à la Covid-19.
  • Le Conseil départemental a sensibilisé son personnel sur la Covid-19, en tant que membre de la commission locale de riposte.
  • Le Conseil Régional pour la Santé l’Agriculture et la Population (CRSAP) a fait du porte à porte pour sensibiliser les populations du quartier Gambao de Djambala où est situé le siège de l’OSC, avec l’accord de son chef de quartier

Covid-19 : Actions des membres dans le département de Brazzaville

  • L’association Actions des éducatrices pour le développement (AED) a fait de la sensibilisation pendant le confinement, au niveau de son siège situé au Plateau des 15 ans sur l’avenue principale, les jours de marché (2 fois par semaine) avec les mégaphones et les prospectus donnés par l’UNICEF et ont pu distribuer des masques à des enfants les plus vulnérables à Brazzaville comme l’ont fait leurs animatrices dans le Pool.
  • L’Association Handicap Afrique (AHA) fait du soutien psychologique auprès des personnes en situation de détresse sociale ; elle reste en attente d’une suite du ministère des Affaires sociales qui les avait recensés comme organisation de support dans le cadre de la prise en charge des personnes traumatisées des suites de la Covid-19.
  • L’observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) a mené plusieurs actions de plaidoyer dont deux ont trouvé gain de cause auprès des pouvoirs publics. Il s’agit de :
      • la stabilisation des prix des denrées alimentaires et des produits sanitaires liés à la prévention contre le Covid-19 (masques, gels hydro- alcooliques). Voir la synthèse de la consultation des membres, je pense qu’on a été plus détaillé.
      • La suspension des échéances de paiement des consommateurs (personnes physiques et morales) ayant contractés des crédits.
  • La Concertation Nationale des organisations Paysannes (CNOP) Congo a sensibilisé les agriculteurs sur les mesures barrière et a fait un travail de veille sur la bonne application des textes mis en place par le gouvernement afin de favoriser la production des denrées alimentaires locales. Elle a réceptionné les états de besoins des producteurs pendant le confinement et les a transmis au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Grâce à sa veille, les coopératives productrices ont pu utiliser des copies de leurs agréments en guise de laisser passer pour se déplacer en véhicule pour transporter facilement leurs produits pendant le confinement.
  • Le Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants en Rupture (REIPER) mène des activités de sensibilisation sur les mesures barrières dans 8 centres d’accueil à Brazzaville et 6 à Pointe-Noire ainsi que des activités de prévention, de référencement et de prise en charge des enfants vulnérables contre les risques sociaux liés au Covid-19, en partenariat avec la Direction Départementale des Affaires Sociales et l’UNICEF.
  • La Congolaise Terre des Hommes Association (CTHA) mène une activité de promotion du jardin de case (potager) pour l’indépendance alimentaire auprès des bénéficiaires du projet Lisungui afin de faire face à la crise alimentaire à la sortie du confinement.
  • En plus de la sensibilisation aux mesures barrières, l’Association Enfance Créatrice de Développement (ENCRED) fabrique des masques et les distribue à ses bénéficiaires aux membres de leurs familles respectives. Elle procède également au soutien d’une centaine d’enfants vulnérables parrainés ainsi que de leurs familles à travers des dotations en vivres et matériels d’hygiène.
  • L’association des Petites Sœurs Dominicaines en République du Congo (APSDC) a mené des activités de sensibilisation aux mesures barrières au sein de ses centres de santé, et a aidé les parents des enfants autistes à mieux prendre en charge leurs enfants pendant le confinement.
  • L’association Médecins d’Afrique (MDA) a organisé des formations pour le personnel de ses centres de santé à Kombé, Mikalou et Moungali.

Covid-19 : Actions des membres dans le département de la Bouenza

  • L’Association des Filles Mères Désœuvrées De Mouyondzi,(AFMDM) s’est associée à la Communauté urbaine de Mouyondzi pour la sensibilisation sur les mesures barrière à respecter par les populations.

 

  • L’Association pour la Protection des Droits des Peuples Autochtones et Personnes Vulnérables (APDPA-PV) fait de la sensibilisation sur les mesures et gestes barrières aux populations autochtones de Nkayi et aux jeunes filles vulnérables.
  • L’Association des femmes pour le développement de la Bouenza (AFDB) fait un appui psychologique à travers des visites à domicile auprès des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ayant fait une rechute.  La mauvaise observance du traitement et une mauvaise alimentation sont les principales causes de la rechute, mais elle peut aussi être due à un traitement mal adapté ou une résistance à ce dernier. Pour ces personnes en particulier et pour éviter de nouveaux cas de rechute l’OSC est à la recherche d’appuis alimentaires.

Covid-19 : Actions des membres dans le département de Pointe Noire

  • L’Association des jeunes pour l’innovation et le développement (AJID) participe à des campagnes de sensibilisation sur les gestes barrières avec les chefs des quartiers 607, 315 et 316. L’OSC a également procédé à une dotation de matériel en tissus et élastiques aux artisans locaux pour la fabrication de masques. Depuis peu, elle effectue des prestations de désinfection de locaux, en consortium avec l’Association pour la Nouvelle Vision (APNV) et le Groupement des Opérations Ponctuelles (GOP).
  • L’Association congolaise pour le bien-être (ACBEF) a fait de la sensibilisation sur les mesures barrières aux patients de sa clinique et à un plus large public à travers les médias (radio du Centenaire, radio Ponton FM, télé TPT). L’OSC a mis en place un dispositif SMS Alerte sur la Santé Sexuelle et de la Reproduction (SSR) pour répondre aux interrogations des jeunes et adolescents sur la SSR et le Covid-19. 5 de ses animateurs sont désormais mis à disposition de la Commission départementale de sensibilisation sur le Covid-19 supervisée par la préfecture de Pointe Noire.
  • L’Association de Promotion et de Prestation des Soins de Santé (APPSS) fait de la sensibilisation des populations fréquentant leur centre de santé situé au quartier Ngoyo cote Mateve de Pointe Noire. Par insuffisance des masques, l’équipe du centre fabrique des masques traditionnels avec du papier essuie tout, des élastiques et des agrafes. Elle sollicite un soutien extérieur.
  • L’Association Nationale pour l’Education Prénatale (ANEP) fait de la sensibilisation à travers 5 de ses animateurs mis à la disposition de la Commission préfectorale de riposte au Covid-19 qui est un consortium monté avec 20 organisations sous le label de la préfecture du Kouilou.
  • L’association Psy-Aides (PSA) fait de la sensibilisation sur la Covid-19 auprès de ses bénéficiaires.
  • L’association Congo MOD (ACM) a été sélectionnée pour la production des masques artisanaux homologués par le gouvernement, et a reçu une commande de 21.600 masques par la Chambre de commerce de Pointe Noire ainsi que de 1.000.000 masque par le Ministère de l’artisanat, en vue de fournir Pointe Noire, le Kouilou et Dolisie.
  • L’Association de Défense des Droits des Consommateurs du Congo (ADDCC) fait de la sensibilisation sur les mesures barrières contre le Covid-19 et lutte contre la vie chère (prix du transport et des denrées alimentaires) à travers différents plaidoyers.

Covid-19 : Actions des membres dans le département de la Cuvette

  • À Makoua, l’Association des personnes handicapées de Makoua (APHM) sensibilise les personnes vivant avec handicap sur les mesures barrières pour la lutte contre la Covid-19, à travers la radio Akwa penda (radio locale).
  • Au village Mvoula où se situe le siège de l’association, les membres de l’Association Jeunesse Active de Makoua (AJAMO) ont relayé des informations sur les mesures prises sur la Covid 19.
  • L’Association des consommateurs d’eau et d’électricité du district de Makoua (ACEEM) a mené une veille informationnelle et a diffusé les informations collectées, notamment sur les modalités de gratuité de l’eau et de l’électricité pendant la période de confinement.

L’ONDVOC appelle les médias à s’approprier la cause des veuves

Dans le cadre du projet « Agir ensemble pour la défense des droits des minorités et des groupes vulnérables », l’association Œuvre Notre-Dame des Veuves et Orphelins du Congo (ONDV&OC) a mené depuis quelques mois un plaidoyer en faveur des veuves, pour l’adoption et la promulgation du projet de loi portant « Code des Personnes et de la Famille ».

ondvoc appelle les medias soutenir veuves
Le présidium (de gàd François Xavier Mayouya et Marie des Anges Kouendolo

Ce code révisé dans le cadre du Projet d’action pour le renforcement de l’état de droit et des associations (PAREDA) mené dans la période 2010-2016 aborde les aspects relatifs au sujet des veuves et consolide les dispositions du projet de l’actuelle loi N° 073/84 du 17 octobre 1984 portant « code de la famille » au titre 14 sur le veuvage.

En son article 894, il stipule que le conjoint ou la conjointe survivant marié coutumièrement bénéficie d’un droit d’usufruit ainsi que d’un droit de maintien dans l’habitation principale et du capital décès. Or, aujourd’hui, on assiste de plus en plus à la détresse des veuves victimes de rites et pratiques dégradantes, déshéritées ou expropriées avec leurs enfants.

Ainsi son adoption fera que le principe de justice en faveur des veuves, tant mariées coutumièrement qu’à l’État civil soit enfin applicable en République du Congo.

Pour François Xavier Mayouya, coordonnateur de l’ONDVOC, il n’est pas question de réfuter à tort l’ensemble de nos us et coutumes mais juste de tirer profit du côté positif de ces coutumes ancestrales congolaises et d’abandonner les antivaleurs afin d’atténuer les souffrances des veuves.

C’est dans cette vision que le consortium a animé en mars 2020 une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé l’ensemble des parties prenantes, préoccupées par la problématique, à jouer pleinement leur partition pour que ce projet de loi soit promulgué et appliqué en République du Congo. 

Rappelons qu’il existe bel et bien des articles et des lois qui stipulent que la pratique de ces rites est volontaire, cependant beaucoup de femmes l’ignorent.