Sensibilisation Covid-19 : l’association ENCRED plus près des populations de Madibou

Une vendeuse en train de porter correctement son masque après avoir été sensibilisée au marché de Madibou

Si l’heure n’est plus à empêcher l’arrivée de la Covid-19 en République du Congo, la priorité est désormais de limiter sa propagation, en respectant les mesures barrières.

C’est dans cette optique que les membres de l’association Enfance créatrice de développement (ENCRED) ont organisé une campagne de sensibilisation sur les mesures barrières à la Covid-19 ainsi que la distribution des masques locaux dans le marché communautaire de Madibou, en partenariat avec la Coordination nationale des organisations de la société civile pour l’accompagnement de la riposte au Covid-19 (Cnar-covid-19).

La coordination a choisi les marchés de proximité, qui connaissent une forte affluence. De plus, les marchés de proximité sont peu  visités par les pouvoirs publics, et donc ses usagers sont susceptibles d’abandonner ou d’ignorer le respect des mesures barrières.

Une mention spéciale a été accordée à la sensibilisation sur le port correct du masque, ainsi que son nettoyage avant toute réutilisation. Les personnes portant un masque à usage unique ont également été sensibilisées, afin qu’elles ne les utilisent pas au-delà de la limite de temps conseillé, ni ne les réutilisent. Le message a été bien accueilli par la population, qui a surtout apprécié l’expression en langues locales.

Covid-19 : Déclaration des OSC du Congo sur la liberté de circulation des populations

Nos organisations sont toutes membres du Programme Concerté Pluri-Acteurs du Congo (PCPA– Congo) qui regroupe 143 organisations de la société civile congolaise et française en vue de lutter contre la pauvreté et les inégalités au Congo. Elles suivent avec une attention soutenue les mesures sécuritaires de riposte au COVID-19 que le Président de la République a éditées depuis le début de cette pandémie au Congo. (Cf. déclaration du Président de la République du 28 mars 2020).

Parmi les autres dispositions prises par le gouvernement, figure l’obtention d’un laissez- passer pour circuler pendant le confinement. La situation est très préoccupante. En effet, le fait d’avoir des laissez-passer ne garantit même plus la liberté de circuler (Cf. les actions de la Police dans la matinée du 23/04/2020 à Brazzaville en contradiction avec les directives du ministère de l’Intérieur : des particuliers à qui on a ravi leur laissez-passer, des commerces alimentaires qu’on a contraint à la fermeture). Nos organisations constatent avec regrets qu’en plus il n’est pas aisé d’obtenir ce laissez-passer et que son obtention n’est pas toujours gratuite. Cela dépend des administrateurs et des localités.

Quelques constats relatés :

Le quotidien « Les Dépêches de Brazzaville » du 2 avril 2020, rapporte : « Les services de la direction générale de la Police ont commencé à distribuer un laissez-passer aux usagers qui en ont droit mais sur certains points de contrôle les agents divergent sur la validité de ce macaron signé des autorités habilitées. »

Dans de nombreuses localités du pays, l’obtention du laissez-passer nécessite le paiement d’une certaine somme. Cependant, à Moungali à Brazzaville, le laissez-passer est délivré gratuitement et il est valable pour toute la période du confinement. Par contre, les habitants de Madibou (Brazzaville) n’ont accès qu’à un laissez-passer d’une durée de 48h à partir de la date d’obtention. A Pointe Noire, en dehors des jours d’ouverture de marché (lundi, mercredi et vendredi), les laissez-passer sont exigés sur les points de contrôle aux véhicules et aux motocyclistes les autres jours. Mais les populations des axes Tchimbamba, Mayinga, Ngoyo, et autres sont l’objet des tracasseries de la part des forces de l’ordre qui demandent des laissez-passer tous les jours en franchissant le pont d’Agricongo. Ce laissez-passer, d’une validité de 24h, n’est pas gratuit car son coût varie de 50frs à 200frs CFA dans les sites de délivrance et dans les points de passage.

« Réunis en plénière le 27 avril à Brazzaville, les membres de la chambre haute se sont indignés du fait que leurs autorisations de circulation dûment signées par le président du Sénat, ont été saisies et parfois même déchirées par des agents de police. » (extrait de l’article du 28 avril tiré du site web des dépêches de Brazzaville, http://www.adiac-congo.com/content/confinement-la-police-dechire-les-autorisations-de-circulation-des-senateurs-115643)

Recommandations/ Sollicitations

 Au gouvernement 

Nous sollicitons du gouvernement qu’il veille à la bonne observation des dispositions prises, et à leur application sur l’ensemble du territoire.

– Qu’il clarifie les modalités de délivrance du laissez-passer aux populations ;

– Qu’il garantisse un égal accès aux laissez-passer, c’est à dire :

  • Gratuité dans l’obtention des laissez-passer sur toute l’étendue de la République du Congo.
  • Durée de validité du laissez-passer uniformisée sur toute l’étendue du territoire.

Aux populations 

Nous encourageons toutes les personnes lésées dans l’obtention des laissez-passer de se rapprocher des OSC de défense des droits humains ou de défense des droits des consommateurs de leur localité en vue d’une médiation auprès des autorités compétentes.

Fait à Brazzaville, le 30 avril 2020

Signataires :

Cette note a été rédigée par les organisations de la société civile suivantes :

– A Brazzaville : CARITAS Congo et l’Observatoire congolais des droits des

consommateurs (O2CD).

– A Djambala : Association pour l’intégration au développement durable (AIDD).

– Pointe Noire : Association de défense des droits des consommateurs du Congo

(ADDCC) et le Cercle d’action pour la promotion du bien-être social (CABS).

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