Mise en place du réseau de lutte contre la malnutrition par les organisations de la société civile congolaise

En décembre 2020, 19 organisations de la société civile se sont engagées à lutter contre la malnutrition aux côtés des pouvoirs publics du Congo pour une amélioration générale du bien-être des populations.

Pour ce faire, un comité ad hoc a été mis en place et se compose comme suit :

  • Coordonnateur technique : Dr Alain Bikindou (Médecins d’Afrique-MDA)
  • Coordonnatrice technique adjointe :  Mme Emilie Anère (Institut européen de coopération pour le développement-IECD)
  • Chargé de suivi et évaluation : M. Romain Pierre Mienahata (Association congolaise des droits des consommateurs)
  • Chargée de la communication : Mme Patricia Kinanana (Club jeunesse infrastructure et développement-CJID)
  • Rapporteuse : Mme Patience Zola (Médecins d’Afrique-MDA)

Nous avons interviewé le Dr Alain Bikindou, Coordonnateur technique du réseau pour en savoir plus.

La lettre du PCPA Congo (LPC) : Pouvez-vous nous faire un bref historique du processus de mise en place de ce réseau ?

B.A : Le manque de fonds a longtemps été un frein. Ce fut un long processus, aujourd’hui c’est une réalité. Nous avons mis en place un rassemblement d’OSC travaillant dans des activités qui concourent à la bonne nutrition. Cependant, il faut rappeler que les premières réflexions à ce sujet ont démarré en 2010, bien avant l’adhésion du Congo au mouvement Scaling up nutrition (SUN – passer la nutrition à l’échelle) en 2013.

LPC : Comment avez-vous réussi à rassembler ces OSC ?

B.A : Nous avions lancé une campagne de sensibilisation au niveau national le 23 novembre 2020, avant l’organisation de la réunion officielle de mise en place du réseau au palais du Parlement en décembre 2020. C’est à ce moment-là que les 18 autres OSC nous ont rejoint.

LPC : accepteriez-vous de nouvelles adhésions maintenant que la machine est lancée ?

B.A : bien sûr que de nouvelles organisations seront acceptées, dans cette lutte nous avons besoin de tout le monde. Même une OSC dans l’enseignement peut lutter contre la malnutrition en transmettant l’information aux autres ou encore en assurant la formation des relais communautaires.

LPC : Comment faire pour devenir membre ?

B.A : Pour l’instant il n’y a pas de cotisation requise. Il suffit de remplir la fiche d’adhésion, de la signer et la déposer. A ce jour, 4 nouvelles OSC ont pris le train en marche et désormais le réseau compte 23 OSC membres.

LPC : quel est donc le but de la mise en place réseau ?

B.A : Le but est de fédérer des financements pour ne pas avoir de doublon. Notre prochaine activité sera de faire une cartographie des associations (qui est où et fait quoi ?) pour ne plus faire venir des associations de Brazzaville, alors qu’il pourrait en avoir/exister une dans une localité plus proche du lieu de l’action et pouvant effectuer le même travail. 

LPC : quels sont les facteurs qui accroissent le taux de la malnutrition au Congo selon vous ?

B.A : La première cause serait l’ignorance et la mauvaise cuisson des aliments. Il faudrait une sensibilisation gigantesque au niveau de la population pour arriver à un changement de mentalité et d’habitude culinaire. C’est ensemble que nous allons y arriver.

Cette thématique vous intéresse ? Contactez le docteur Bikindou via : abikindou@gmail.com

Deux membres du PCPA désormais à la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques (CNTR)

Le vendredi 2 octobre 2020, Paul Kampakol et Samuel Nsikabaka représentant respectivement le Forum des Jeunes Entreprises du Congo (FJEC) et la Fondation NIOSI, ont prêté serment devant la Cour d’appel de Brazzaville dans le cadre de leur prise de fonctions en qualité de membres de la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques (CNTR) en tant que membres de la société civile.

Les deux membres du Programme Concerté Pluri Acteurs Congo avaient été nommés en décembre 2019 par décret présidentiel, sur proposition du conseil consultatif de la société civile et des ONG, en raison de leur expérience au sein de la plateforme Dette et Développement[1]. La durée de leur mandat est de quatre ans, non renouvelable, et cette fonction les astreint à une obligation de discrétion et de réserve pendant et après l’exercice de leurs fonctions.

Une vue des membres de la commission faisant la queue avant avant la prestation de serment

Cette commission créée par la loi n°18-2019 du 24 mai 2019 se veut un « organe indépendant, » doté d’une personnalité morale et d’une autonomie financière. Ses missions sont, entre autres de veiller à la stricte application du code relatif à la transparence et à la responsabilité dans la gestion des finances publiques ; recueillir et diffuser les meilleures pratiques en la matière ; requérir toute expertise pour la validation des informations relatives aux recettes et aux dépenses publiques. La commission peut aussi entreprendre des études, des analyses et des diagnostics sur la gestion des finances publiques et diligenter toute enquête en cas de violation de transparence et de la responsabilité dans la gestion des finances publiques.

Pour le président de la Cour d’appel, « il n’est pas question de rivalités ni de double emploi, car la CNTR viendra appuyer la Haute autorité de lutte contre la corruption, la concussion et les infractions assimilées », dont les membres avaient prêté serment le 27 juillet 2020, devant cette même Cour. Pour rappel, c’est en janvier 2020 que le Fonds Monétaire International (FMI) avait demandé lors des négociations avec les autorités congolaises de poursuivre le renforcement et la mise en œuvre du cadre de lutte contre la corruption et de faire en sorte que la participation de la société civile à cette nouvelle instance deviennent pleinement opérationnelles.[2] Cette cérémonie de prestation de serment est un aboutissement qui devrait en principe rassurer les membres de la société civile congolaise longtemps restés sur leurs gardes quant à ces questions de transparence.


[2] https://www.imf.org/fr/News/Articles/2020/01/24/pr2016-republic-of-congo-imf-executive-board-concludes-2019-article-iv-consultation

[1] Financé par l’Union européenne, la plateforme dette et développement du Congo est bénéficiaire du projet de suivi et évaluation de la dette publique en république du Congo, porté par le Conseil de concertation des ONG de développement (CCOD), un membre du PCPA Congo.