Le Réseau de lutte contre les violences faites aux femmes de Madingou (RLVBGM) en échange d’expérience avec l’ONDVOC à Brazzaville

Réalisée du 17 au 19 février 2021 au siège de leur hôte, cette mission d’échange entre pairs avait pour but de permettre aux membres du réseau d’en connaître un peu plus sur la pratique du plaidoyer, et les méthodes de sensibilisation appropriées pour mener à bien leur combat collectif sur la cause des femmes.

Les membres de l’association Œuvre Notre-Dame des Veuves et Orphelins du Congo (ONDVOC) ont été ravis de recevoir la délégation de Madingou, constituée de Kibouilou Pierette (présidente copil) , veuve Kouazi Kibondo Cecille (membre du copil), Mabiala Dieudonné (chargé des formations), et de Kimbouala Jean Pierre (coordonateur de projet).

Après avoir brièvement énoncé l’historique de leur association, François-Xavier, coordonnateur de l’ONDVOC a fidèlement rapporté les étapes de la réalisation de leur microprojet « sauvons la veuve contre les pratiques ancestrales dégradantes. »

Par la suite un tour de table a permis de collecter les bonnes pratiques et les écueils à éviter. Pour lui, avant de débuter, il faut identifier les personnes qui sont susceptibles de pouvoir vous soutenir et faire bouger les choses. « C’est grâce au projet « agir ensemble pour la défense des droits des minorités et personnes vulnérables » du PCPA Congo financé avec le soutien de l’AFD, de l’UE et du CFSI que nous avons découvert les techniques de plaidoyer et aussi la grande importance des autorités déconcentrées et locales » a-t-il renchérit.

A la demande des membres du RLVBGM, un partage détaillé de la mise en place du collectif des veuves leaders a été effectué par Rita Kouendolo, chargée à la communication de l’ONDVOC. La recherche des financements a également été un sujet d’échange d’expériences.

Parmi les bonnes pratiques évoquées, on note la traçabilité, la redevabilité et la bonne gouvernance. La maîtrise des processus de soumission propres à la logique du bailleur et la veille informationnelle sont deux atouts incontournables pour se distinguer.

François-Xavier Mayouya présentant les documents de sa structure (c) PCPA Congo-2020

Les membres de l’ONDVOC ont également présenté leur structure de fabrication et de vente d’engrais naturel, et ont encouragé leurs pairs de Madingou à mener des activités qui permettront d’avoir des fonds propres pour les contreparties exigées par plusieurs bailleurs. 

Le RLVBGM par la voix de ses missionnaires a marqué son accord pour adhérer au plaidoyer national organisé par ONDVOC portant sur la ratification du nouveau code des personnes et de la famille en République du Congo. De même, l’ONDVOC intéressée par les activités du réseau, a promis effectuer le déplacement au moment du lancement de la sensibilisation à Madingou pour soutenir le RLVBGM. 

Ce dernier bénéficie du soutien du PCPA Congo dans la mise en œuvre de son plan d’action intitulé « La lutte contre les violences faites aux femmes ». Ce plan d’actions est porté par 2 OSC : l’Association Femme émancipation (AFE) et l’Association des veuves de Madingou ainsi que 2 pouvoirs publics locaux : la direction départementale de l’Intégration de la femme au développement (DDIFD-Bouenza) et la circonscription d’Actions sociale (CAS) de Madingou.

A la fin de l’échange, la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties a été programmée, dans le but d’aller plus loin dans cette relation partenariale.

Photo de famille après l’échange (c) PCPA Congo-2020

L’ONDVOC appelle les médias à s’approprier la cause des veuves

Dans le cadre du projet « Agir ensemble pour la défense des droits des minorités et des groupes vulnérables », l’association Œuvre Notre-Dame des Veuves et Orphelins du Congo (ONDV&OC) a mené depuis quelques mois un plaidoyer en faveur des veuves, pour l’adoption et la promulgation du projet de loi portant « Code des Personnes et de la Famille ».

ondvoc appelle les medias soutenir veuves
Le présidium (de gàd François Xavier Mayouya et Marie des Anges Kouendolo

Ce code révisé dans le cadre du Projet d’action pour le renforcement de l’état de droit et des associations (PAREDA) mené dans la période 2010-2016 aborde les aspects relatifs au sujet des veuves et consolide les dispositions du projet de l’actuelle loi N° 073/84 du 17 octobre 1984 portant « code de la famille » au titre 14 sur le veuvage.

En son article 894, il stipule que le conjoint ou la conjointe survivant marié coutumièrement bénéficie d’un droit d’usufruit ainsi que d’un droit de maintien dans l’habitation principale et du capital décès. Or, aujourd’hui, on assiste de plus en plus à la détresse des veuves victimes de rites et pratiques dégradantes, déshéritées ou expropriées avec leurs enfants.

Ainsi son adoption fera que le principe de justice en faveur des veuves, tant mariées coutumièrement qu’à l’État civil soit enfin applicable en République du Congo.

Pour François Xavier Mayouya, coordonnateur de l’ONDVOC, il n’est pas question de réfuter à tort l’ensemble de nos us et coutumes mais juste de tirer profit du côté positif de ces coutumes ancestrales congolaises et d’abandonner les antivaleurs afin d’atténuer les souffrances des veuves.

C’est dans cette vision que le consortium a animé en mars 2020 une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé l’ensemble des parties prenantes, préoccupées par la problématique, à jouer pleinement leur partition pour que ce projet de loi soit promulgué et appliqué en République du Congo. 

Rappelons qu’il existe bel et bien des articles et des lois qui stipulent que la pratique de ces rites est volontaire, cependant beaucoup de femmes l’ignorent.